Sable, blé et cendres
Quand Bernardo chuchote aux oreilles des hommes...
Sur fond paille, sable, blé, blond, chaumes, cendres,
Cendres,
un trait unique d'ébène et de sang
étreint les muscles tendus,
les veines gonflées du cou,
enserre les mâchoires anguleuses et crispées,
trace la tête renversée en arrière
Et large, ouverte, la bouche béante.
Sur fond paille, sable, bond et cendres,
ultime ilot de lumière perdu au centre d'une marée de ténèbres
le visage lance au ciel, aux étoiles, à la lune
ce que les hommes ne peuvent plus entendre.
Et le cri unique se meut en silence
en silence
Quand s'envole la main de Picasso
sur les cendres de Guernica.
Bernardo est la chaleur brûlante du sable de l'arène.
Il est le souffle du vent d'été sur les blés,
l'air que vous lui inspirez
La lumière amoureuse et étoilée de vos yeux.
Bernardo est ce cri étouffé
échappé de l'indicible douleur
Et le silence
Son silence est sa musique
Son cri lui chante la vie et pleure l'humanité
Catherine Le Guellaut - mardi 10 juillet 2007
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